Réduire nos émissions de gaz à effet de serre ne profitera pas seulement à la santé de la planète. Une série d’études montre que nous aurions tout à gagner, dès maintenant, à modifier nos modes de vie pour lutter contre le réchauffement climatique.
Malnutrition, vagues de chaleur, déplacement des zones où sévissent le paludisme ou la dengue… autant de conséquences à long terme du réchauffement climatique sur la santé. Cependant, les effets de la pollution atmosphérique se font déjà sentir sur la santé de chacun. Nous aurions donc tous intérêt à lutter pour la réduction des gaz à effet de serre (GES), aujourd’hui, dans l’intérêt des générations futures mais surtout du nôtre ! C’est la conclusion dégagée par une série d’études publiées par la revue britannique The Lancet fin novembre.
Traditionnellement, les études scientifiques font le lien entre le réchauffement climatique et les maladies qu’il favorisera dans un futur lointain. Pourtant, des millions de vies pourraient être sauvées dès aujourd’hui. D’après ces chercheurs, les maladies pulmonaires et cardio-vasculaires seraient les premières à pouvoir être combattues via une réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Comment ? D’abord par une politique volontariste afin de réduire de 50% l’émission de GES, comme le préconisent les chercheurs. Mais aussi par l’adoption de mesure concrètes et réalisables au quotidien : déplacements accrus à pieds, à vélo ou en transports en commun, utilisation de véhicules peu polluants comme les voitures électriques… En adaptant ainsi son mode de vie, les chercheurs estiment que le nombre des années supplémentaires qui pourraient être sauvées grimperait à plus de 7 300 ans à Londres et à 12 500 ans à Delhi.
Nous gagnerions aussi à consommer moins de viande. Si l’élevage de la viande est rendu responsable de 18% des émissions mondiales de GES par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, sa consommation est aussi un facteur de cancers de l’appareil digestif et de maladies cardio-vasculaires. La limiter entraînerait ainsi une baisse d’environ 15% des maladies cardiaques en Angleterre et à Sao Paulo, au Brésil.
« Là résident les moyens pouvant permettre de s’attaquer aux grands problèmes de santé et de s’occuper en même temps du changement climatique », observe l’un des auteurs de ces études, le Dr Paul Wilkinson, un épidémiologiste britannique. En alliant politiques volontaristes et populations conscientes de l’impératif de la lutte contre le réchauffement climatique, peut-être parviendrons-nous à transformer radicalement nos modes de production et de consommation, à l’aube d’une crise écologique majeure.
Source : www.greenzer.fr